En 1789, lors de la révolution française, l'église est
destituée de ses biens. L'évêché de St Seurin se voit donc confisquer ses
parcelles de terre et lors d'une vente aux enchères, c'est un tonnelier nommé
Jean GURIGARD qui achètera la parcelle. En 1792, moins de 3 ans plus tard,
notre tonnelier meurt et sa veuve signera l'acte de vente du terrain à deux
négociants en vin. Il y fera
construire la maison bordelaise typique de l'époque, une échoppe. Destinée aux
petits commerçants l'échoppe permet de commercer et de vivre dans un même lieu. Pour plus d'infos sur les échoppes, je vous propose d'aller visiter ce site : http://www.echoppe-bordelaise.com/
A l’époque, la rue s’appelle "Terre Nègre". De 1843 à 1883, la maison passera
dans les mains de multiple propriétaires. Pour être vendue en août 1883 à
Madame Amélie Martin. Le 20 août, une demande d’autorisation de construction
est faite à la municipalité dans le but de rehausser la demeure d’un étage. Les
plans et élévation qui accompagnent l’autorisation de voirie, montrent que
seuls les murs latéraux de l’échoppe sont conservés. Les façades sur rue et
jardin sont entièrement reconstruites dans un style évoquant l’architecture
bordelaise de la fin du XVIIIe siècle. Ainsi la maison s'agrandit. Ce n'est que quelques 16 années plus tard qu'un certain Joseph
Paul Berthelot en deviendra propriétaire pour notre plus grand bonheur… 1899,
grande époque de l'art nouveau, Paul Berthelot est rédacteur du journal « la
Gironde », l'ancien nom du journal "sud ouest". Ce passionné d’art entreprend de 1899 à 1908 des modifications importantes sur sa demeure rue Terre Nègre. Les travaux prévoient l’ajout d’un second niveau et la reconstruction totale de la façade sur jardin. Les plans sont confiés à l’architecte Albert TOURNIER.![]() Comme dans l’hôtel
Solvay ou Tassel, on retrouve un plan ouvert, une large diffusion de la lumière
par le larges bow-windows et une brillante intégration des lignes courbes et de
la décoration à la structure du bâtiment. L’intérieur de la demeure fut modifiée
et reçut un nouveau décor, dont l’essentiel fut confié à deux peintres
bordelais, Emile Brunet et Félix Carme. |